dimanche 26 novembre 2017

Stage national à Perros Guirec

Des pratiquants de toutes la France se sont retrouvés ce week-end à Perros Guirec pour partager leur passion du junomichi (judo originel) sur les tatamis de La Brosserie. L’enseignement était assuré par Huguette Knoll qui, de façon très épurée mais efficace, a su montrer comment les techniques de judo au sol peuvent servir la pratique du judo debout. les pratiquants se sont exercés sur De ashi barai et Tai otoshi, découvrant que les deux projections pouvaient s’armer de façon identique. Ils se sont enfin exercés à la deuxième série du  Kime no kata (kata de la décision). Ceux qui venaient de loin n’ont pas regretté leur déplacement et les pratiquants de Perros remercient Huguette dont l’enseignement conforte leur engagement dans une pratique tournée vers la recherche de l’efficacité dans la non opposition.

Il s'agissait sans doute du dernier stage national de la FIAJ ayant lieu dans le dojo de la Brosserie, et c'est avec la conscience du départ prochain que les judokas ont salué les maître fondateurs, M. Correa notamment dont la photo qui jouxte celle de M. Kano a été prise dans les murs de cette salle.




mercredi 22 novembre 2017

Notre professeur honoré par la mairie de Perros Guirec

Perros Guirec. L'engagement bénévole pilier des associations.

Michel Luguern foule ce tatami depuis 1994, pour 
inculquer le junomichi à ses élèves. | Anthony Rio
Samedi, la Ville a distingué Michel Luguern, dirigeant du judo-club, pour son implication associative, comme six autres bénévoles. Rencontre au dojo, sa deuxième maison.
« Cette salle est bien, elle a du charme. C’est une ancienne usine. » Le toit en tôle et les murs bruts rendent l’ambiance un peu austère lorsque le dojo est vide. Au centre de la salle de la Brosserie, un grand tatami délavé vert et rouge. Au fond, des cadres dont deux photos des mentors de Michel Luguern : Jigoro Kano, et son ancien professeur Igor Corréa Luna. Il crée le club en 1994, trois ans après son arrivée en provenance de Paris, dans le but poursuivre leur travail autour du « junomichi ».
Cet art martial de la famille du judo est « l’étude des principes d’efficacité à travers la non-opposition. » En somme, la recherche du geste juste et non la performance sportive. Et c’est ce qu’il inculque ici, aux 80 adhérents de l’association. « Un vrai travail de recherche », en parallèle de son activité de professeur d’EPS au collège des Sept-Îles, jusqu’à sa retraite il y a trois ans. Il est également membre du bureau de la Fédération internationale autonome de junomichi.
Une implication récompensée par la Ville lors de la première édition de « La Vie en roz awards », organisée samedi.
Un « engagement »
Michel Luguern, ceinture noire depuis 42 ans, est professeur de junomichi et secrétaire de l’association. Chaque semaine, il s’y implique bénévolement, « une dizaine d’heures au minimum. Mais je ne suis pas le seul à donner du temps. On a tout un groupe. » Et les retours ne sont pas financiers. « Il faut un détachement du rapport à l’argent. En retour de cet investissement, j’ai la poursuite de l’étude de la pensée de M. Kano, mais aussi des relations d’amitiés. Des gens qui ont commencé dès la création sont toujours là. »
Un « engagement » chronophage qu’il a longtemps concilié avec son travail de professeur d’EPS. « Il faut de la compréhension de son cercle privé, car ça crée des contraintes. Il faut aussi une organisation très précise. » Aujourd’hui retraité de 63 ans, Michel Luguern ne freine pas. « Dans une association, on fonctionne dans le présent ou dans un futur proche. C’est quand on se retourne qu’on voit que ça dure depuis 20 ans. »
La municipalité a mis en lumière son travail. Mais pas question d’en retirer quelconque gloire personnelle, « c’est tout un groupe qui fonctionne », assure-t-il, en saluant l’initiative de la mairie. « C’est bien de mettre en évidence que des gens s’investissent et sont capables de donner de leur temps pour qu’une histoire existe. »

Michel Luguern ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. « Je ne conçois pas l’arrêt, on est en mouvement. Mais je ne maîtrise pas le destin. » Dès cette semaine il remet son kimono, avec autant de passion, le plus longtemps possible.

Ouest France, 20/11/2017.