Passer la Pâques à Compains…
Ce que font tous les ans un groupe de judokas de la FIAJ.
Et cette année encore, le stage de Compains a tenu ses
promesses.
C’est Michel Luguern, qui animait la pratique et qui, tenant
le fil de ces trois journées, a voulu faire sentir aux judokas la sensation de
la continuité du mouvement.
O-uchi-gari : engager la hanche, descendre, accompagner
uke dans la chute, maintenir le contrôle tout en s’inscrivant dans un mouvement
qui n’a pas de fin. Un contrôle qui est avant tout attention et opportunité dans
une action qui n’a de cesse parce qu’elle s’inscrit dans la présence.
Mais engager O-uchi-gari c’est aussi se donner la possibilité de prolonger l’action sur Ippon-seoi nage, s’enrouler dans un vide où uke peut
chuter sans rencontrer tori.
La non-opposition comme principe, la volonté, — dans les pas
de M. Correa qui lui-même retraçait le chemin de maître Kano qui sans doute avait
cherché à synthétiser les bases d’une tradition millénaire —, une foi joyeuse
et sans prétention dans cette voie tracée par les grands aînés permettent à
tous les pratiquants d’exercer un judo qui tend vers l’efficacité, le mouvement
juste.
Il y a quelque chose qui relève de la foi dans cette Pâques
à Compains, mais nous ne sommes pas assez sérieux pour nous l’avouer et nous
préférons généralement la mauvaise bière aux principes ésotériques, même si
cette dernière, déliant les langues ; nous conduit souvent sur les chemins
de la philosophie – de comptoir.
L’homme est ainsi fait que pétri de langage, il ne peut s’empêcher de chercher à dire ce qu’il éprouve ou ressent, ce besoin d’idéal qui l’anime.
L’homme est ainsi fait que pétri de langage, il ne peut s’empêcher de chercher à dire ce qu’il éprouve ou ressent, ce besoin d’idéal qui l’anime.
Mais dans ce petit village perdu d’Auvergne où pour quelques
jours nous semblons nous extraire du temps l’essentiel n’est pas dans le
discours, il réside dans l’agir.
Quand il s’agit de se quitter, Rudolf Di Stefano,
professeur de junomichi à Montreuil conclut en remerciant Michel pour avoir su
manifester la profonde unité qui existe entre les différents exercices que
propose la pratique du judo : des techniques utilisées au sol à celles dont
on use en randori debout, de l’uchi-komi au randori en passant par le kata qui
les englobe les précédents tout en les déclinant.
A la suite de Maître Kano, de M. Corréa, de Michel, le judo
m’apparaît bien comme ce chemin, cette voie (do), qu’une vie passée à le
parcourir ne saurait épuiser.
S. Labbe
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