mercredi 15 août 2018

Stage d'été Compains 2018


Voici une dizaine de jours que plusieurs d’entre nous sont revenus du stage de Compains, Auvergne, rendez-vous initié par Mr Correa voici 29 ans.
Il ne s’agit pas d’une tradition, il s’agit d’une pratique intense de 6 à 7 heures de Junomichi durant deux semaines. Il y a la possibilité de ne participer qu’à une semaine. Certains ont fait un calcul, les 11 journées de judo équivalent à environ 3 mois de pratique à domicile (si on vient deux fois une heure trente par semaine). Il y a une continuité, un fil qui se tisse entre ces journées de travail, de plaisir.

Chacun repart riche d’un enseignement peaufiné par Loïc et Michel, l’étude, l’uchi Komi et le randori sont intenses.
Les enseignements nous ont permis de travailler la non-opposition, la disponibilité, la présence : hara (uchikomi), randori, kata.
Étude du GO NO SEN NO KATA, Étude du JÛ NO KATA.
Un livre était posé innocemment à l’entrée des vestiaires dans « notre » belle salle de Compains : « JUNOMICHI L’ORIGINE DU JUDO (suivi de JUNOMICHI NO KOTOBA) » (Budo éditions).
Entre cours libre obligatoire et cours, je l’ai consulté : (extraits)
- RANDORI : exercer librement ses techniques.
UCHI KOMI : Se concentrer totalement sur le Hara.
YAKUSOKU GEIKO : S’exercer sur la base d’une entente.
Une question fut posée quand à la signification du mot « KUATSU », même-si la réponse littérale est en attente, Mr Correa en a parlé (extraits) :
« Le kuatsu est une technique issue de la médecine chinoise. C’est très ancien, elle était déjà enseignée au Japon avec le jujutsu. Kanô l’a transmise avec le judo. Comme l’acupuncture, elle agit sur des points du corps et provoque des réactions réflexes de réanimation ou de rétablissement pour des émotions, des douleurs, des chocs, des évanouissements, des saignements... »
Toute notre pratique s’exerce grâce à une liaison, entre les deux partenaires. Il y a en préalable, une liaison entre tou-te-s les participants, dès lors qu’en saluant le Joseki pour venir sur le tatami, nous avons quitté « le monde ordinaire ».
Cette pratique à Compains, d’une grande bienveillance, existe en les personnes de Mr Kanô, Mr Correa, Mr Werner Knoll.
Ces longues journées de Junomichi, au rythme de la pratique, au rythme du clocher, du tintement des Salers et de Montbéliardes, au rythme du repos nécessaire, de la joie d’accueillir de nouvelles-aux pratiquant-e-s, nous les devons également à l’accueil de certaines personnes de Compains sans qui cette aventure n’aurait pu se faire.

Rendez-vous à Compains à Pâques !

J.F. Laot




La sphère

Maître Mifune explique l'un des principes fondamentaux du judo à l'aide d'une image que nous connaissons bien :

Fin d'année


Le samedi 16 juin de 10h30 à 11h, le Judo-club de Perros-Guirec a clôturé son année de pratique du Judo Traditionnel (Junomichi) par un cours collectif qui a réuni, en présence des parents, tous les pratiquants disponibles, des enfants aux adultes, des moins expérimentés aux plus expérimentés. Ce cours a été l'occasion de nombreuses démonstrations des différents cours et s'est prolongé par le verre de l'amitié.
Ce cours vient ponctuer une année de pratique du Judo Traditionnel bien remplie signalons notamment, dernièrement, deux stages : Le samedi 19 et le dimanche 20 mai, un déplacement à la « Fête des pratiquants » de Junomichi à Paris (Chatenay Malabry), seul événement de l'année de pratique qui regroupe les enfants, les adolescents et les adultes à l'occasion d'un stage, 13 participants du Judo-club de Perros- Guirec. Le samedi 2 et le dimanche 3 juin, stage national adultes de Junomichi à Auxerre, 6 participants du Judo-club. La participation des judokas du club a ces stages éloignés montrent leur motivation pour la pratique du Judo Traditionnel.
La reprise de contact avec le club pour l'année de pratique 2018/2019 s'effectuera au Forum des associations de Perros-Guirec le samedi 8 septembre.
Michel Luguern



Finir l’année

Il y a du cérémonial dans le judo. Dans cette discipline, le cérémonial peut n’être qu’une survivance, comme on le voit sur certains tatamis où le salut obligatoire expédié on se rue sur l’ennemi pour avant tout le vaincre et sortir triomphant de la bagarre en levant les bras, comme le ferait un boxeur sur le ring.
On peut aussi redonner sens à ce cérémonial, saluer l’autre n’est pas qu’une marque de politesse, c’est l’acte par lequel on effectue une liaison. Se prend l’engagement de travailler sincèrement, en conscience si possible avec l’autre, pour l’autre, aussi bien que pour soi. Dans le souci de s'élever mutuellement. Le respect ne réside pas seulement dans le geste, il sera aussi dans la qualité du travail que le geste a engagé.
Cette aspect, Michel, n’a de cesse de le rappeler : « Le salut ce n’est pas un automatisme ! Se saluer c’est se relier… »
Il existe un cérémonial qui préside à l’exécution d’un kata. On salue tour à tour les maîtres fondateurs (le passé), le joseki (les acteurs de la transmission), le partenaire (le présent) ; le judo nous relie.
L’année aussi a son cérémonial, elle est à l’image du cours partagé. Le séminaire (septembre) réunit les professeurs qui décident de la direction à prendre, la cérémonie des vœux (janvier) est la moment de se souhaiter « prospérité mutuelle » tout en rappelant le travail des maîtres (Kano, Corea) et la fête des pratiquants (mai) permet d’échanger le travail effectuée.
L’année au club se clôture sur le cours commun où les pratiquants de tous les âges ont l’occasion de travailler ensemble. Toutes les années ne se ressemblent pas : beaucoup d’adolescents ont fréquenté les cours adultes cette année. Il leur a fallu apprendre la rigueur, le silence, l’observation, la concentration.
Le souvenir qui me reste de ce dernier cours est le silence attentif qui accueille les pratiquants les plus expérimentés en train d’accomplir le Kime No Kata. Michel souligne à la fin du cours la qualité de ce silence, et rappelle le chemin accompli par tous. « Merci pour votre travail », finit-il par dire. J’ai très envie de lui répondre, ce que nous pensons tous au fond de nous-mêmes, « Merci Michel pour ton exigence et ton extraordinaire talent de pédagogue qui sait rappeler à chacun d'entre nous, le sens de la pratique. »
Stéphane Labbe