dimanche 21 juin 2015

Tout de suite!

Voilà, le stage national s'est terminé aujourd'hui.
Je ne sais plus qui, parmi les pratiquants faisait cette réflexion partagée par beaucoup, dans les vestiaires : "ça passe trop vite ..." Oui, quelques heures dérobés à la vie quotidienne, pour penser et surtout agir autrement, c'est le principe de nos stages.
Loïc Le Hanneur, professeur au Dojo d’Anjou avait choisi comme thème l'unité du mouvement. Considérant qu'un mouvement de judo c'est une unité: unité dans le déroulement, unité avec le partenaire.
Samedi matin : nous avons repris les mouvements du Katame-no-kata, à l'exception des contrôles de coudes et d'articulations. Le contrôle du cou (ce que l'on appelait autrefois étranglement) est bien le prolongement d'une action. Si les débutants comme moi ne
parviennent que rarement à trouver l'efficacité dans ce type d'action, c'est que trop souvent nous décomposons le mouvement. Le voir faire par des mains expertes où se sentir contrôlé par les mêmes dites-mains, c'est toucher à la puissance et à la profonde unité du judo.
Samedi après midi : la même idée, avec les mouvements du Nage-no-kata : "Uki-otoshi, tout de suite!". Je comprends en voyant les démonstrations, la devise de M. Kano "Minimum d'efforts, maximum d'efficacité." Ceux qui douteraient de son effectivité, peuvent jeter un coup d'oeil sur les Kata-guruma de maître Mifune sur ce blog. Mais que de travail avant d'en arriver là : gommer les mouvements, les engagements, les réflexes musculaires inutiles pour parvenir à un mouvement simple, fluide, déterminé et engagé. La jeune fille que j'ai promenée sur mes épaules en guise de Kata-guruma me pardonnera d'autant mieux ses frayeurs que je ne l'ai pas projetée, juste un peu hissée. Le Kata-guruma viendra dans quelques années.
Dimanche matin: fatigue et courbatures. On reprend les contrôles du coude et de la hanche, la troisième série du Katame-no-kata avec toujours cette même idée : "en une fois", "tout de suite!" Puis divers mouvements du Gonosen : O-soto-gari, Hiza-guruma, Tai otochi, Ko-soto-gake. 
Une belle leçon de judo que ces deux jours! que Loïc en soit remercié.  J'ai une pensée en terminant ces quelques lignes pour mon vieux maître de karaté, M. Emile Guillo, qui déplorait la disparition des arts martiaux dont le but est précisément d’amener le pratiquant à trouver une unité, un engagement de tout le corps dans le mouvement. J'aurais aimé qu'il voie les démonstrations de ce dimanche et qu'il se réjouisse de constater que d’aucuns travaillent encore en ce sens.

S.L.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire